Contruction 4.0 : La notion de coût global dans le bâtiment

Avr 13, 2022 | Métiers, Productivité, Série Construction 4.0

La sobriété va être le maitre mot de la construction dans les prochaines années. C’est ce que rappelle Yamina Saheb l’un des auteurs du 6ème rapport du GIEC.

Mais pas à n’importe quel prix. C’est là que la notion de coût global entre en jeu. Dans le secteur de la construction, raisonner en coût global consiste à ne pas prendre en compte uniquement le coût de l’investissement initial (études, conception, travaux, matériaux, etc.), mais de considérer l’ensemble des coûts d’usage et d’exploitation tout au long du cycle de vie d’un ouvrage. Il s’agit des coûts différés.

Apparue à la fin des années 1990, la notion de coût global répond à la prise de conscience de ces coûts différés dans un projet de construction. Elle permet de considérer les exigences écologiques et économiques sur le long terme.

On estime en effet que sur une période de 30 ans, le coût initial ne représente que 25 % du coût total du projet. Les 75 % restants correspondent aux dépenses liées à l’utilisation du bâtiment, notamment l’entretien, la maintenance, les réparations, la consommation d’eau et d’énergies, ou encore les assurances.

Le constat de Frédéric Gal directeur des programmes de Bouygues Construction sur le sujet est sans appel « on parle beaucoup du sujet mais d’un point de vue opérationnel les appels d’offres ne mettent pas en avant le cout global. «

Il faudrait augmenter la compétence des maitres d’ouvrage sur ces sujets pour imposer aux entreprises les bons matériaux. » Un avis partagé par Mike Sissung qui constate clairement que le Hors Site permet de réduire les coûts d’exploitation mais qu’il représente encore une part infime de la construction.

« Bien sûr l’approche en coût global doit être selon moi systématique, c’est un outil d’aide à la décision incontournable. L’exemple de l’automobile est significatif, quand on achète un véhicule on doit connaître les coûts induits des charges d’entretien, cela permet de maîtriser l’investissement et de ne pas s’exposer à des mauvaises surprises. » Pour Fréderic Gal il est évident que les maîtres d’ouvrage doivent monter en compétence. Car Yamina Saheb le rappelle sans fioritures « il est plus que temps d’agir et c’est impossible d’entendre que des entreprises en sont au début du Hors Site. Une rénovation massive ne pourra pas se faire sans le Hors Site et sans une réduction drastique des coûts ». Elle en appelle à un changement rapide d’échelle.

Intervenants :
  • Mike Sissung, Ingénieur économiste, Président SAS GECOB
  • Yamina Saheb, Auteur du rapport en du  6ème cycle du GIEC, Ingénieure, économiste docteure en énergétique
  • Frédéric Gal, Directeur de programme,  Bouygues Construction

 

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