La France a besoin d’une industrie forte. « La période difficile que nous traversons le révèle avec une acuité parfois douloureuse » souligne Alexandre Saubot le président de France Industrie, organisation représentative créée en 2018 et qui rassemble près de 80 membres. Selon lui, il est urgent de faire ensemble le choix de mettre l’industrie au cœur du projet France car c’est l’un des grands enjeux de l’échéance présidentielle à venir. Trois défis majeurs sont à relever : souveraineté/compétitivité – transition écologique et numérique – enfin compétences et inclusion.
En ce qui concerne la filière construction, Alexandre Saubot considère qu’elle est stratégique, car elle représentait 8% du PIB en 2019. Elle a pour objectif de mettre en œuvre des projets structurants permettant à la filière, amont et aval, de respecter ses engagements en matière de transition écologique, de compétitivité, de montée en compétences et de transition numérique. Les enjeux sont nombreux : contribuer à transformer le secteur du BTP en une filière d’excellence et attractive (nouveaux métiers et compétences, décarbonation, numérisation, éco conception, recyclabilité) mais aussi renforcer la compréhension de la filière par son environnement et donner aux industriels de la construction une meilleure visibilité auprès de leurs partenaires.
La construction Hors Site sera l’une des clés. Pour Alexandre Saubot, si la filière veut se décarboner, elle doit résoudre son manque d’intégration, et le découpage des opérations entre conception, réalisation, transport, etc…. « La construction hors site résout une grande partie de ces interfaces multiples qui concourent à une sinistralité quasiment historique en France. »
Parmi les propositions faites par France Industrie aux candidats à la présidentielle, créer un « Grand Ministère de l’Industrie » de plein exercice, regroupant Industrie, Energie et Recherche technologique ou encore prolonger au-delà de 2022 les dispositifs de France Relance concourant à la décarbonation de l’industrie (vapeur et chaleur renouvelable, efficacité énergétique…), et soutenir les investissements massifs d’électrification, notamment le renouvellement du parc électronucléaire et l’entretien des réseaux énergétiques. Un souhait visiblement entendu car le 4 février Jean Castex annonçait à Dunkerque lors de sa visite sur le site historique d’Arcelor-Mittal un plan de 5 milliards d’euros pour décarboner l’industrie.
- Alexandre Saubot, président de France Industries