Nouveau rapport du GIEC : quelles solutions pour le bâtiment pour lutter contre le réchauffement climatique?

Avr 5, 2022 | Actualités et événements, Actualités et événements, Climat

Près de 40 degrés au-dessus de la normale. Le thermomètre a explosé ces derniers jours en Antarctique. Il a ainsi atteint des températures exceptionnellement élevées, -12° contre -50 d’ordinaire.

Ce phénomène marque les esprits et « c’est vrai que des épisodes comme cela font réfléchir » estime Hervé Le Treut, climatologue et membre de l’Académie des sciences, « derrière cela, il y a certainement des choses qui peuvent se produire de manière naturelle mais c’est évident aussi qu’il y a la présence humaine qui change énormément la donne aujourd’hui. »

Et pourtant étrangement le dernier rapport du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat en tous cas le 2ème volet du 6ème rapport est quasiment passé inaperçu. Dévoilé en plein début de guerre en Ukraine, il a occupé 2 minutes des informations aux journaux télévisés. Hervé Le Treut le comprend mais se veut philosophe car le travail des scientifiques se fait sur le long terme. De plus en plus leur parole est entendue.

A l’origine le GIEC n’était pas un programme de recherche mais une entreprise de médiation très originale. Son objectif : recueillir des informations sur les changements climatiques issues de publications scientifiques, avec la volonté d’en faire une sorte d’évaluation puis faire la synthèse sous forme de rapports.

Dès le début, la volonté du Giec était de déterminer les éléments de consensus. Au final ce sont les Etats qui tranchent, explique Hervé Le Treut en décidant de retenir ou non un aspect du rapport mais si celui-ci fait consensus l’exercice devient beaucoup moins aisé .

Pourtant, qualifié de « recueil de la souffrance humaine » par le patron de l’ONU, le rapport dévoilé en février dressait un tableau plus que sombre des impacts passés, présents et futurs sur la population et les écosystèmes, soulignant que retarder l’action réduisait les chances d’un « avenir vivable »

C’est le 4 avril qu’est paru le 3ème volet sur les solutions à apporter. Concernant les secteurs du bâtiment, du transport et de l’industrie, le GIEC préconise une stratégie d’atténuation vers le zéro carbone et l’établissement de systèmes efficaces couvrant les émissions, voire la capture et l’utilisation du carbone.

D’après Hervé Le Treut, il faut donc « anticiper ce qui va se produire. S’il y a des démarches à faire pour avoir un monde qui soit un peu différent, il faudra le faire. Ce ne sont pas des petits gestes généralement qui vont permettre de résoudre ces problèmes-là. »

Et rien de mieux que la pédagogie pour faire bouger les lignes. C’est ainsi qu’Hervé Le Treut a aidé à la rédaction d’une version synthétique en une vingtaine de pages du rapport du GIEC pour le démocratiser à destination des maires. Pas simple quand on n’est scientifique admet le climatique mais c’est la connaissance qui fera évoluer chaque acteur du secteur. Les experts sont formels : nous avons les outils pour endiguer la crise mais il va falloir aller vite.

Intervenant :
  • Hervé Le TREUT, Climatologue, Membre de l’Académie des sciences

 

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