La préfabrication, meilleure amie du biosourcé ?

Mai 10, 2021 | Environnement, Série Construction 4.0

Les députés ont adopté le 6 avril 2021 un amendement , le n° 7012 prévoyant un objectif de 25% de matériaux biosourcés dans les constructions et rénovations publiques à partir de 2028.Parmi eux le bois, le chanvre, la paille, le miscanthus, le lin.

 

Dans ce contexte et bien avant la réglementation, la construction du groupe scolaire situé à Rosny-sous-Bois fait figure d’exemple dans le bâtiment innovant et durable. Cette école de 9 classes a été principalement conçue en paille et terre crue. La structure en bois du groupe accueille des caissons garnis de paille dans les parties courantes et de ouate de cellulose ou de laine de bois. Les neuf classes ont une enveloppe thermique passive et une température confortable, été comme hiver. La ville avait une contrainte de temps et de place. Elle a choisi de préfabriquer les panneaux en atelier.

UTB a ainsi redécouvert des modes de construction ancestraux et appris à travailler autrement. Franck Vesco directeur général délégué d’UTB souligne que ce type de chantier permet aussi de favoriser la réinsertion. Faire travailler avec des matériaux plus naturels et retrouver un sens pratique.

 

Pour Accort-Paille, la préfabrication a été l’un des éléments clés. La solution la plus économique selon Christian Morel son directeur commercial. Elle permet en tous cas de limiter l’impact sur le chantier en lui-même précise Céline Laurens déléguée générale de Fibois IDF. Moins de pertes de temps, moins de poussières et de mouvements de camions.
Attention tout de même à engager une vraie réflexion sur un choix local estime Emmanuel Pezres architecte directeur de la recherche et de l’innovation territoriale de la ville de Rosny-sous-Bois. Pour le chantier de l’école, le choix s’est porté sur des feuillus d’Ile de France. Inutile de faire fabriquer des panneaux de bois dans les pays de l’Est pour les ramener en France. Céline Laurens affirme que la demande se fait de plus en plus importante et que la filière va devoir se structurer pour y répondre.

Par ailleurs Franck Vesco estime que la préfabrication va nécessiter de faire évoluer les mentalités et d’engager des concertations sur l’harmonisation des normes. Elles se téléscopent parfois avec la nouveauté. Ces modes constructifs pourraient encore faire évoluer la réglementation.

 

Intervenants :
  • Franck Vesco
  • Christian Morel
  • Céline Laurens
  • Emmanuel Pezres

 

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